Ali Bongo « s’étonne qu’on ne parle pas » du présumé hacker ivoirien venu « organiser la fraude » pour Ping
Le président fraîchement réélu mais contesté du Gabon, Ali Bongo, s’est « étonné » mercredi que la presse, la communauté internationale et ses détracteurs « ne parlent pas » suffisamment du présumé hacker ivoirien Sihifowa Yeo, « pris la main dans le sac » à Libreville où il est venu « organiser la fraude » pour son rival Jean Ping.
« C’est étonnant qu’on crie à la fraude pour le résultat dans le Haut-Ogoué et on entend pas crier à la fraude alors que nous venons de présenter un personnage dont la mission ici était d’organiser cette fraude. Je suis étonné qu’on en a parle pas », a dit Ali Bongo, interrogé par Radio France Internationale (RFI).
M. Bongo a précisé que l’Ivoirien a été « pris la main dans le sac » dans une tentative de fraude en faveur de Jean Ping.
Interpellé pour « atteinte à la sécurité et à la sûreté de l’Etat » gabonais, cet Ivoirien de 35 ans, a désigné Jean Marc Zoé, présenté comme un « chargé de mission » à la Présidence de Côte d’Ivoire, comme étant celui qui l’a mandaté au Gabon pour l’élection présidentielle, dans un élément vidéo diffusée dimanche sur une chaîne de télévision.
Il a ajouté s’être rendu à Libreville pour « mettre en place un système de collecte de données relatives aux élections présidentielles pour le compte du candidat Ping », par la création d’une application androïd dénommée « Regardez les élections au Gabon (REGAB) ».
Selon le gouvernement, il s’agit d’une « application pirate (…) reconnue pour pirater l’ensemble des données personnelles de ses utilisateurs », en plus de « l’échange de données incontrôlées ».
Sihifowa Yéo a assuré qu’au moment de la proclamation officielle des résultats, son système avait recueilli les résultats issus de « moins de 1.600 bureaux de vote dépouillés » sur « 2.579 » au total.
Plusieurs « téléphones satellitaires et des émetteurs-récepteurs » semblables à ceux « utilisés par les forces gabonaises » ont été saisis lors de son interpellation, selon les autorités.
Serge Alain KOFFI